Hommage à la campagne lancée par Emmaüs
Bonjour Jacques. Tu veux rendre hommage à la nouvelle campagne lancée par Emmaüs : « Seconde vie, seconde chance ».
Oui, à l’heure où l’on se bat contre la production de déchets, contre le gaspillage, l’initiative d’Emmaüs tombe à point nommé. L’idée d’Emmaüs est d’utiliser la rénovation de petits matériels électriques, ou non, pour donner du travail à des personnes en difficulté financière, sociale et morale afin de pouvoir les réinsérer dans la vie active.
C’est un peu ce que fait Vélo solidaire qui utilise la rénovation de bicyclettes pour réinsérer des personnes en marge de la vie active.
Exactement et je trouve cette idée tout à fait enthousiasmante :
- Elle permet de lutter contre le gaspillage en repoussant les limites du « jetable », tout en apprenant éventuellement un métier.
- Elle réapprend à des personnes en difficulté à se plier à des horaires, à une discipline, à une rigueur dans le travail.
Parles-nous, un peu de la campagne d’Emmaüs.
Il est clair qu’Emmaüs fait un parallèle entre les personnes en situation de précarité qu’elle fait travailler et les objets qu’ils réparent : Elle fait dire à un vélo rénové: « A présent je suis sur le bon chemin, mais je reviens de loin. », ou à un miroir : « Ça n’a pas toujours été facile mais aujourd’hui, je suis fier de l’image que je renvoie »… Pour des personnes qui se sont senties exclues, rejetées, qui ont acquis une piètre image d’elles-mêmes, ce sont des phrases qui doivent parler ! Je trouve cela magnifique.
N’as-tu pas le sentiment qu’il y a une certaine prise de conscience qui se fait jour et qui conduit à des initiatives de lutte contre le gaspillage ?
Oui, tout à fait : il semble que les campagnes de sensibilisation contre la multiplication des déchets aient porté en partie leurs fruits. Et puis la crise, les baisses de pouvoir d’achat, et les excès de la société de consommation finissent également par susciter des réactions de défense. Qui n’a pas été exaspéré de s’entendre dire que tel objet n’était pas réparable parce que conçu pour ne pas être démonté et qu’il fallait en racheter un neuf. La population finit par se rendre compte que le consommateur est souvent manipulé et qu’il importe de trouver des solutions de rechange.
A Cergy-Pontoise, on a la chance d’avoir de nombreuses associations qui vont dans ce sens.
Oui, tu évoquais tout à l’heure « Vélo solidaire ». Voilà un très bel exemple de récupération, réparation doublé d’un travail de réinsertion. L’apparition d’un Repair Café à Vauréal avec une première opération de réparations mutuelles croisée qui s’est tenue le 8 avril va dans le même sens. Ce que fait Le Maillon avec ses ventes de meubles récupérés chez des particuliers leur évite également d’aller encombrer des déchetteries avec des meubles en bon état dont ils ne veulent plus. Mais c’est aussi à chacun de nous d’agir.
Qu’entends-tu par-là ?
Je voulais rappeler que chacun de nous est un consommateur, et que, quand nous en avons les moyens et la possibilité, c’est à nous de donner la préférence à des produits de bonne qualité et de boycotter les marques dont nous savons qu’elles ont des pratiques qui poussent au gaspillage. Ce n’est pas très simple, parce que ce n’est pas écrit sur le produit et que les pratiques des constructeurs changent d’un produit à l’autre et qu’elles peuvent changer dans le temps. Néanmoins les durées de garantie sont un bon indicateur de la politique d’un fabricant. Mais dans tous les cas nous devons nous efforcer de préférer la réparation au remplacement d’un produit.
Surtout quand il y a un travail de réinsertion à la clé.
